Ces femmes qui s’investissent #4
Publié le 11/03/2021
A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, partons toute la semaine à la rencontre d’actrices du football costarmoricain. Joueuses, dirigeantes, élues, arbitres…elles sont nombreuses à s’investir dans notre département en remplissant différents rôles.
Dans notre département, elles ne sont que 21 femmes titulaires d’une licence animatrice, éducatrice ou technique, contre 307 hommes. Marine Oger, éducatrice auprès des U15F de Plaintel Sport, nous explique ce qui l’a incité à s’investir.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai commencé le foot à l’école primaire en tant que loisir puis j’ai pris une licence au club de Plaintel SP. J’ai commencé une première année en poussin dans une équipe masculine accompagnée d’une fille. J’ai ensuite continué dans les catégories suivantes jusqu’à mes 15 ans, l’âge limite pour jouer en équipe mixte où j’étais la seule fille. À l’entrée au collège, j’ai intégré une section sportive masculine en 6e et 5e, puis en 3e j’ai pu intégrer la section sportive Féminine de Guingamp tout en poursuivant les matchs le weekend à Plaintel SP. Ne pouvant plus jouer en compagnie des garçons j’ai donc intégré l’équipe Féminine du Plérin FC où j’ai joué pendant 4 ans en passant des catégories U17 à senior. Ma 4e saison s’est terminée très rapidement suite à une rupture des ligaments croisés.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer dans le milieu du foot?
Suite à des problèmes de santé personnels j’ai souhaité m’investir d’une autre manière dans le foot. Quand j’ai appris la création d’équipe féminine au sein de Plaintel SP, je me suis alors rapprochée du club afin de proposer mon aide pour coacher et entraîner une équipe. J’ai ce rôle depuis maintenant 2 ans. J’ai vraiment la motivation de rendre aux jeunes ce que les bénévoles ont pu me transmettre dans le passé. J’ai eu l’occasion de côtoyer des femmes investies dans les clubs notamment Servane et Claire, elles étaient engagées dans notre accompagnement mais elles étaient également des repères féminins pour les joueuses. Personnellement, j’avais plus de facilité à me confier à elles. Elles m’ont donné envie d’essayer de faire la même chose d’où mon implication au côté des joueuses.
Avez-vous rencontré des freins à vous investir dans ce milieu ?
J’ai pu subir quelques remarques de la gente masculine comme « tu es une fille tu ne peux pas faire ça » « Oh il y a une fille ça va être facile… ». De plus j’ai pu rencontrer quelques difficultés lors des matchs où je ne disposais pas toujours de vestiaire dédié aux femmes. J’étais alors contrainte de me changer dans les toilettes, dans les douches ou dans les vestiaires des arbitres. Cependant avec les années, j’ai vu les mentalités s’améliorer, le football se féminiser et les structures s’adapter à cette féminisation.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous appréciez votre rôle dans votre club ?
Principalement, j’affectionne l’aide, les conseils, l’écoute et le soutien du club, des bénévoles, éducateurs, parents et licencié(e)s. J’apprécie également de pouvoir observer les progrès des joueuses et créer l’esprit d’équipe. J’aime transmettre aux filles mon expérience depuis que j’ai commencé à taper dans le ballon et transmettre ce que j’ai pu apprendre de mes entraîneurs.
Que diriez-vous aux femmes qui n’osent pas s’investir au sein d’un club ?
Je leur dirai qu’il ne faut pas se poser de question, qu’on a besoin d’elles. Si elles apprécient le football, pour les joueuses, il y a des journées portes ouvertes. Pour celles qui préfèrent l’accompagnement, elles peuvent se rapprocher des clubs de foot qui les entourent pour proposer leur aide. De plus, il existe la formation « Module Animatrice Fédérale de Football » qui a pour objectif d’appréhender l’environnement du football féminin, les publics, les fonctions au sein du club, d’être capable de participer à la vie du club et à l’encadrement des pratiques des jeunes. Cette formation vous permettra de conforter votre futur engagement au sein d’une organisation.